Constantin Moutzouris, ancien recteur de l’université d’Athènes, et Savvas Mikhail Matsas, intellectuel juif et militant de gauche, ont été relaxés aujourd’hui par le tribunal d’Athènes. Le parti néonazi grec “Aube dorée” avait porté plainte contre eux pour diffamation, incitation à la violence et atteinte à la paix civile. Le tribunal a estimé qu’aucun des délits n’était constitué.
Nous vous proposons de voir la vidéo ci-dessous qui montre Savvas Mikhail Matsas savourant sa victoire en sortant du tribunal (source: Left.gr). On notera la présence de plusieurs sympathisants qui ont scandé des slogans contre le fascisme.
Le journaliste grec Dimitris Psarras a fait paraître récemment un article dans le quotidien Eleutherotypia (5/12/2010) révélant que la juge Marianthi Pagouteli rédige un blog sous le pseudonyme « Μariana On Ice » à travers lequel elle diffuse des textes à caractère antisémite sur Internet depuis 2007. La photo que la blogueuse publie ainsi que les situations qu’elle décrit dans ses textes nous permettent, selon Psarras, d’identifier « Mariana On Ice » à la juge Pagouteli. Dans un commentaire que Dimitri Psarras cite dans son article, « Mariana On Ice » regrette qu’Hitler « n’ait pas exterminé tous les juifs ». Dans d’autres textes publiés en 2009, fait remarquer Dimitris Psarras, la même blogueuse-juge s’en prend à la Bible ainsi qu’au Talmud, « livres intolérants et anti-humanistes », faisant ainsi sienne la rhétorique de Kostas Plevris, avocat antisémite et pro-nazi notoire grec. A signaler que la juge avait apporté son soutien à Plevris en 2007 lors de son procès, en se prononçant contre sa condamnation. L’avocat avait été reconnu coupable en décembre 2007 « d’injure raciale » et « incitation à la haine et à la violence raciale » pour son livre Les juifs, toute la vérité. Or, deux ans plus tard la cour d’appel d’Athènes l’a finalement acquitté.
Trois militants néo-nazis grecs ont été arrêtés vendredi à l’aube près du cimetière juif de Salonique, dans le nord de la Grèce, suspectés d’y avoir commis des profanations, a indiqué une source policière.
Les jeunes hommes, dont un mineur de 17 ans, doivent être déférés dans la journée devant un procureur, selon la même source. Selon la police, ils ont été arrêtés juste après avoir inscrit sur les murs du cimetière, dans une banlieue de Salonique, des slogans nazis, et avoir mis le feu à de l’essence répandue sur des tombes.
La communauté juive de la ville, dont quelque 50.000 habitants juifs ont été exterminés sous l’occupation nazie, a exprimé sa “tristesse et son indignation” à la suite de la la profanation.
Dans un communiqué, le président de la communauté, David Saltiel, a exprimé “sa conviction que l’Etat prendra toutes les mesures pour punir les auteurs” de l’acte.
Quatre personnes, un Américain d’origine grecque, deux Britanniques et un Grec avaient été inculpés fin janvier sur l’île de Crète (sud) pour avoir mis le feu, les 5 et 16 janvier, à l’un des derniers monuments juifs locaux, la synagogue de La Canée, fondée au Moyen-Age.
Cette action était la plus grave des actes de vandalismes visant sporadiquement ces dernières années en Grèce cimetières et bâtiments juifs. La communauté juive du pays, exterminée à 80% à l’époque de l’occupation nazie, ne ne compte plus que quelques milliers de personnes.
Sur la question de l’antisémitisme en Grèce, nous vous proposons de lire notre rubrique intitulée “Antisémitisme en Grèce”.
Ci-dessous, un extrait de l’article d’Abravanel sur la profanation du cimetière juif de Salonique:
This attack in Salonica, (where both the means and the will by the local Jewish community to protect its members, exist – the cemetery is extremely well fenced,) has a particular weight in respect to the usual vandalisms of jewish homes, monuments and cemeteries in greek towns with a tiny Jewish presence. It is the natural outcome of the emboldening Far Right groups which are legitimized in the public eye by the presence in the Greek Parliament and in greek television of the antisemitic, Far Right party of LàOS by Y.Karatzaferis. It is the result of decades of absolute and conscious acceptance of violent antisemitism by the Greek society. Besides, the Supreme Court of Appeals (Areios Pagos) recently ruled that it is not a violation of the antiracist law the exhortations of the neonazi and LàOS candidate C.Plevris that me and my family be exterminated in Auschwitz. The rationale of the decision: C.Plevris refers to the “Zionist Jews” and not to the “Jews”, thus he is justified to ask for their extermination. This rationale passed among the most profound of silences in the, alleged, “antiracist” ecosystem.
Mur extérieur du cimetière juif de Salonique: “Juden raus” (14/05/2010) Source: Journal “I Krisara” (Η Κρησάρα)